une histoire de Qipao à perdre la face, une fois de plus.
Tout a commencé quand, dans un grand élan de générosité, la tante de mon futur mari a décidé de m'offrir une robe traditionnelle chinoise pour mon mariage. Elle a même insisté pour que j'en fasse faire deux, une courte pour l'êtê et une longue pour l'hiver. Ayant tenté de lui expliquer plusieurs fois que je n'avais eu que des mauvaises expériences avec ladite Qipao, qui n'est pas vraiment flatteuse pour le physique européen à base de courbes, je me suis entendu dire que les robes sur mesure ne devraient poser aucun problème.
Ha. La bonne blague.
Le premier jour, tout s'est bien passé. J'étais au paradis, quand on est entrés dans le marché aux tissus. Je naviguais allègrement entre les stands de soie, n'entendant même pas les vendeurs qui essayaient de me harponner avec leur chant nuptial , classiquement composé de "Rhallowwww Laowai" beuglés en coeur pour attirer mon attention et de Silkeuh Silkeuh, m'informant que la soie que je voyais était donc de la soie.
J'ai choisi la couleur de la soie. Enfin, choisi, la robe de mariée ici se doit d'etre rouge. Donc j'ai choisi une nuance de rouge en évitant de justesse les dragons dorés et autres motifs pompeux à la mode. Puis, pour la longue, on m'a indiqué qu'il me fallait une autre qualité de tissu, plus épais. Les petites vendeuses sortaient les rouleaux des étagères et les dépliaient devant mes yeux émerveillés.
Quand mon choix fut fait, nous sommes allés voir le couturier et avons choisi la forme des robes sur catalogue. Le couturier prend mes mesures et me dit de repasser dans une semaine pour essayer les brouillons des robes.
Et la, ca devient fun. Une semaine plus tard, j'y vais comme convenu après m'être assurée au téléphone que tout etait pret, et la PAF, il n'y a qu'une robe de prête. Bon deja ca m'enerve un peu, mais tout s'est gate quand j'ai enfilé le machin.Ca ne ressemblait pas du tout au catalogue, mais alors pas du tout au niveau du bas. Et en plus, je n'ai pas pu passer les fesses.
Comme cette fois CI, je me suis retrouvée cul nu dans le magasin dans l'incapacité d'enfiler une qipao, pourtant taillée sur mesure spécialement pour moi. Le couturier a du couper en deux la robe jusqu'au fesses pour que je puisse l'enfiler et a laché "ah bah t'as un gros cul quand même hein !"
Bref, j'étais super honteuse et en colère. On decide de changer le design du bas pour pouvoir laisser rentrer mon gros cul de Laowai. Il me dit de revenir deux jours plus tard pour essayer la courte. Je m' exécute (une heure de velo). Pas de robe. Il me dit de revenir le lendemain. Pas de robe. La 4eme fois, la robe était là mais je détestais deja tellement le mec que je n'ai pas apprécié son travail. Au moins celle là, je rentrais dedans. Apres une petite retouche des pinces (pas suffisante, il faudra que je trouve une retoucheur en France) J'ai embarqué ma précieuse robe en soie rouge.
Dix jours plus tard, je réessaye la longue. Les fesses rentrent, mais le haut ne passe plus. Je ne parviens pas à rentrer mes épaules et je me retrouve encore à me tortiller comme un vers depoilé au milieu du magasin pendant que je suffoquais dans ma robe. Cette fois le couturier a du couper la robe en deux sous l'aisselle pour que je l'enfile. A croire qu'il le fait exprès pour m'humilier dans le magasin. Bref ! Le col était juste immonde ! A la limite du col roulé, rien à voir avec la photo du catalogue. J'ai renvoyé la robe une nouvelle fois avec un nouveau design de col....
Et elle était sensé être prete il y a deux jours. Je prends l'avion dans deux jours. On va voir si le tailleur incompétent aura, en 5 semaines et trop de voyages inutiles, su me pondre une robe mettable...
Le pire dans tout ca, c'est quand la tante en question fait des commentaires essayant d'etre polie et gentille du style "ah oui vous avez vraiment un corps different de nous, vous les laowai" ou encore "ah oui, ca te fait une apparence speciale"
EDIT surprise la veille du départ : la robe est finie, et elle me va sans avoir besoin de tailler dedans ! C'est pas trop tot !