de retour
Un mois de pause et je suis de retour au pays du milieu. Après 14 heures d'avion j'ai pu retrouver mon appartement où regnait la clémente température de 5 degrés, généreusement remontée pour atteindre son record maximum de 15 degrés après 24 heures de clim à fond.
La moiteur glaciale de l'hiver avait fait poussé des formes de vie jusqu'alors encore inconnues de moi-même dans tous les recoins de la salle de bain et de la cuisine, les draps mouillés et gelés furent aussi accueillants que les bras d'un cadavre de vampire, et les oreillers aussi doux qu'un bloc de glace tout droit arraché d'un igloo.
J'ai repris contact avec le nid de coccinelles qui s'abrite dans le faux plafond au dessus de la douche et qui m'arrose de sa progéniture ailée quand je me lave, avec la machine à laver qui fait des trous dans tous mes pulls à chaque lessive et avec l'évier dont le syphon est raccordé au scotch double face par mes propres soins. J'ai aussi repris mon régime très sain à base de raviolis et de mac do.
Non contente de me vautrer dans le luxe glorieux du trou à rats dans lequel j'habite, j'ai en plus appris que nous avions des visiteurs secrets. Un de mes amis avait constaté à plusieurs reprises des choses étranges dans son appart. Lui qui ferme toujours à double tour, retrouvait souvent la porte fermée à simple tour en rentrant de cours. Il se trouve que la copine du gardien de l'immeuble (qui dispose des clés, donc) allait aux toilettes dans son appartement. Pourtant, il y a 3 appartements vides au rez de chaussée, qui servent déjà aux gardes. Oui oui, ils ont leur propre chambre avec cuisine et salle de bain, mais préfèrent se faire sauter les nouilles ailleurs, et laisser sécher leurs saucisses maison dans le salon des appartements vides. Par contre, pour aller se soulager, autant ouvrir un appartement occupé, tant qu'à faire.
Quand ladite personne a été convoquée, elle a expliqué qu'elle choisissait cet appartement car il était très propre. Aucune honte, aucune gène, et surtout, aucune punition pour le gardien ni sa copine, que ce soit un avertissement, un blame, une amende...
Voilà qui laisse songeur. Vous me direz, chez les communistes, on partage tout, même les chiottes...