vivre ou apprendre vite... ?
Toute personne essayant d'apprendre le chinois sera d'accord sur deux points. 1) c'est long 2) c'est difficile. La langue a en effet plein d'aspects qu'il faut assimiler en même temps pour une progression cohérente : la compréhension orale (qui passe par la prononciation et la compréhension des différents tons), l'expression orale, la lecture de caractères et l'écriture de caractères. Chacun son point fort.Il est en effet beaucoup plus facile de reconnaitre des caractères que de les écrire sans se tromper, et de même il est plus facile de comprendre des chinois que de parler en chinois (quoi que, pas tous, surtout quand ils ne parlent pas Mandarin).
Chacun cherche la meilleure façon d'apprendre... En immersion tout va plus vite, bien entendu, surtout quand on partage sa vie avec un(e) chéri(e) qui fait office de "pillow dictionnary". J'ai pu distinguer deux styles d'apprentissage très différents : celui des étudiants coréens et celui des étudiants occidentaux (je ne veux pas généraliser, c'est une tendance). Les premiers sont excellents à la mémorisation de caractères, mais ne parlent jamais en classe. Les seconds préfèrent discuter mais sont plus lents en lecture et écriture (moi perso je suis lente en tout)
J'avais lu des légendes urbaines sur des étrangers devenus parfaitement opérationnels en chinois en un an, à force de rester tout seul à étudier comme des malades, à répéter bêtement les tons etc etc. Je me disais que même comme ça, ça ne devais pas suffire, un an...
Ca c'était ce que je croyais, jusqu'à rencontrer cette coréenne de ma classe qui m'a scotchée. En 9 mois de chinois intensif, elle a obtenu un 8 au HSK, ce qui signifie qu'elle peut devenir traductrice. Quand je lui ai demandé sa méthode elle m'a dit : "pendant neuf mois je ne suis pas sortie de ma chambre, j'ai appris par coeur des milliers et de milliers de mots de vocabulaire et de caractères. Au début, mon point faible était la compréhension orale, mais je comprenais tout ce que je lisais. Et puis il y a eu un déclic, au bout d'un an j'ai compris 100% de tout, grâce aux mots que j'avais mémorisés."
Alors là chapeau bas. Je ne pense pas que ce soit à la portée de tout le monde. Surtout quand on sait qu'elle vit avec ses parents à Nanjing, qu'elle est interdite de téléphone portable, ordinateur et amis par sa famille. PRécision, elle parle aussi extrêmement bien, tant au niveau de la grammaire, que du vocabulaire et de l'accent.
D'où le titre de mon article : faut il arrêter de vivre pour apprendre le chinois ? Personnellement, je suis en Chine depuis plus d'un an, je suis des cours en chinois, je vis parmi les chinois. Et mon niveau de langue est pourrave nullissime déplorable pas top. Je comprends quand on me parle de médecine, mais en conversation courante je suis nulle à pleurer. Même quand le vendeur de fraises (miam les fraises du printemps) me gueule dessus. Oui, pour beaucoup de chinois, quand tu ne comprends pas ce qu'ils disent, ils répètent la même chose mais en PARLANT TRES FORT. Ce qui ne me rend pas meilleure en chinois hein.
Je voudrais consacrer plus de temps à l'apprentissage de la langue, que je suis obligée de comprendre toute seule... mais la médecine ne m'en l'aisse pas vraiment l'occasion. J'ai aussi remarqué que, comme pour tout je crois, il y a des palliers. Et que pour franchir le pallier d'après, la dose d'efforts à fournir est monumentale. Je ne suis pas équipée d'un compagnon chinois, ni d'une télé (qui elle même n'est pas équipée de programmes intéressants).
Alors je mets la tête dans le guidon et je pédale en éspérant avancer, mais je ne sais pas jusqu'où je pourrai progresser. L'apprentissage du chinois, c'est un peu comme celui d'un art martial : tu dois t'en prendre plein la gueule, être humble et persister sans relâche... toute ta vie !
si vous avez des conseils pour moi, j'écoute :D